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Sylvia et la quête de l’huile d’Olive – Partie 2

Non, il ne s’agit pas d’une d’une adaptation low-cost d’Indiana Jones, mais le récit de voyage (caféïné) de Sylvia, qui en octobre est allée goûter, voir et rencontrer le microcosme que représente la coopérative Valdibella en Sicile, Italie. Riche dans ses activités, la coopérative produit amandes, conserves, céréales, légumineuses, légumes, pistaches, miel, vins, huile d’olive, herbes aromatiques, fruits, etc.

Dans ce récit vous trouverez les émotions, la poésie et la réalité du projet social dans lequel Sylvia s’est immergé pendant quelques jours.

Voici le récit du second jour de ce périple :

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Mercredi 27 septembre – Camporeale – Sicile

Je me réveille avec les premières lueurs du soleil, j’avais volontairement laissé les volets ouverts. Je n’ai pas beaucoup dormi. Effet excitation? Café ? Petit lit ? Je descends dans la salle commune, le petit déjeuner est prêt, Anna est venue le préparer. Je prends mon petit déjeuner (seule), c’est l’occasion de découvrir les amandes, la confiture, le café si particulier; c’est du Moka.

J’avale le café que je rallonge avec de l’eau (#doucementsurlecafé). Je ne résiste pas à l’idée de le prendre dehors. Un chien blanc vient me saluer chaleureusement, je contemple le paysage, je suis en hauteur, je surplombe une vallée….VALDIBELLA.

Au premier plan, le cimetière avec son lot de tiny house😁. Dans un mois, ce sera la fan zone version « dia de los muertos ». Je fais le tour de la demeure avec ce chien pour compagnon. J’aperçois une famille de chat. Une chatte câline le chien. Elle vient d’où cette expression « s’entendre comme chien & chat « …Elle perd ou prend tout son sens ici, tout dépend du point de vue.

Walter arrive, c’est « le contact », celui avec lequel je converse depuis un an. Nous nous sommes vus une fois en face time avec Massimilio (#gourou). Sourire, salutations, salamaleyk, nous nous saluons heureux, heureuses de se rencontrer enfin.

 

Il me propose de boire un café avant notre départ. Nous nous retrouvons dans la cuisine, un moment de partage, une cérémonie : voir un italien faire le café! Son téléphone n’arrête pas de sonner, il se confond en excuse, je le pardonne. Nous prenons la route.

Walter annonce un temps de trajet de 2h30 direction San Biagio Platani pour rencontrer le seul et unique producteur de pistaches. Le temps (long) du trajet est pour nous une introduction, nous posons les bases d’une discussion avec écoute, bienveillance et pardon. Notre anglais est basique, simple (#orelsan), mais permet aussi d’aller à l’essentiel. Lorsque la traduction nous manque, nous utilisons notre langue maternelle….

Walter comme beaucoup de ses congénères parle avec ses mains. Sur les 2h30 de trajet, je pense que Walter a tenu le volant 1h30 (si l’on compte le temps de temps de téléphone en plus cela fait sans doute 1h). Nous arrivons sur les terres de Philippo. Nous visitons son exploitation diversifiée d’olives, pistaches. La ferme inhabitée du 16ème siècle abrite désormais le concasseur à pistache. Ses terres sont réparties sur différents flanc de la vallée de San Biagio. Ces terres appartenaient à ces aïeux. Il faut attendre 16 ans avant qu’un pistachier, produise son fruit (#penserauxgenerationsfutures). Il y a des arbres mâles et femelles, le vent jouant le rôle de pollinisateur. Les arbres mâles sont volontairement taillés plus haut pour faciliter cette pollinisation. Donc, même en agriculture, il faudrait que les mâles dominent ?

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Producteur pistaches olives

Nous arrivons chez Philippo, sa femme nous accueille chaleureusement. Nous nous retrouvons dans la cuisine, Philippo a de la visite…les cousins d’Amérique, Chicago. What the fuck, je suis en plein film de scorsese, de Niro et Al Pacino ne sont pas loin…Juste devant moi avec des Tatanes et les cheveux  gominés… #elleestoùlaclasseitalienne. La femme de Philippo me propose un café (c’est mon troisième), elle me met devant mon nez une assiette de biscuits à la pistaches. Courtoise et bien élevée j’en prends un…une tuerie. Je tente de refréner mon expression gustative, déjà consciente de ce qui pourrait m’arriver. Mais trop tard, elle me tend de nouveau l’assiette et me dit que ce biscuit est différent parce qu’il y a du miel, celui-là est fait avec des amandes concassées…Ouf! Il n’y en a plus. Elle repart dans son arrière cuisine, ressort avec une autre assiette de biscuit…je suis au bout de ma vie….elle le voit et met les biscuits dans un sac. En restera t’il a mon retour ?

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Association citoyenne contre la mafia

Nous reprenons la route (2h30 dont 1h30 sans les mains) pour aller rendre visite à Mario, producteur d’olive pour les bouteilles de 0.75cl, uniquement. Nous avons le temps de nouveau de parler, nous abordons la mafia. Walter m’explique la création de l’association Addiopizzo. S’unir pour lutter, c’est la base, mais en Sicile cela n’a pas tout à fait le même sens. Walter fait référence aux nombreuses pressions qu’ont pu subir dans les début des années 2000 les agriculteurs. Racket, réclamer 50% des profits…Mais en y réfléchissant quand la grande distribution demande des RFA à ses fournisseurs…c’est un peu pareil non ?

Nous faisons un stop pour manger une pizza (#notedefrais). Le bar dans lequel nous nous arrêtons est sous vidéo surveillance, il faut demander une clé pour aller au toilettes…étrange.

Nous reprenons la route, arrivons chez Mario. Le site est magnifique, les oliviers centenaires sont plantés au pied d’une falaise, avec des citronniers, des grenadiers, orangers. Nous visitons le site de production…C’est moins sexy. Des cuves inox, broyeur, press mais c’est clean !

Nous finissons la visite par un petit rafraîchissement sur la terrasse de Mario. Je remarque une fresque sur le pignon. (Il n’y a pas que les zapatistes qui habillent les pignons des habitions).

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Nous reprenons la route, Walter me ramène à Camporeale. Cette fois-ci, il fait jour…j’admire en silence. Nous discutons, Walter, s’excuse de ne pas pouvoir dîner avec moi…il doit travailler. Je le rassure, le remercie du temps passé, consciente que ce road trip, lui prend sont temps précieux.

Nous arrivons à la Maison de l’hospitalité. Un couple de Belge est présentement en train de faire une dégustation de vin ! Grace Mile! J’en avais besoin et très envie. Nous discutons tous ensemble mélangeant anglais, français, italien.  Puis arrive Massimilio (#gourou), il est beau, il a 65 ans, des yeux bleus intenses et profonds, les joues légèrement creusés, encore des cheveux… Il est très vite suivi par Lori qui m’embrasse trop contente de me voir (#potasses). Elle me dit qu’elle, Massimilio, Walter et d’autres producteurs dîneront avec moi demain…En attendant, je dîne seule…et je vous écris.

Sylvia

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08Nov2023

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